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Union Générale des
Travailleurs de Côte d'Ivoire
Siege Social
Bourse du Travail de Treichville
Adresse
05 BP 1203 Abidjan 05
Téléphones
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Site Web
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Email
ugtcisg@yahoo.fr
 

Chômage, gabegie au sommet de l’Etat, déchets toxiques, Fesci… :

Le ministre Anaky fait de graves révélations


Ven 08 Janvier 2010
 

Le président du Mouvement des Forces d’Avenir (Mfa), M Innocent Kobena Anaky était hier face à la centrale syndicale Ugtci (l’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire) à la bourse du travail de Treichville.

 

« Travailleuses et travailleurs de Côte d’Ivoire, nous vous savons tous en ce moment amers et déçus. Votre secrétaire général vient de livrer à l’ensemble de la nation, votre désarroi devant le fait qu’un chef d’Etat peut prendre des engagements vis-à-vis de vous et déclarer qu’il ne peut les tenir ; c’est le gros problème que connaît notre pays en ce moment et le candidat du Mfa estime avec vous, que la véritable sortie de crise commencera le jour où la Côte d’Ivoire se dotera enfin d’un président digne, qui a pour éthique de tenir à la parole donnée, comprenant que c’est cela la première base du contrat social. » C’est par ces propos que M. Innocent Anaky Kobena, président du Mouvement des Forces d’Avenir (Mfa) et candidat aux futures élections présidentielles a tenu à rassurer hier les responsables syndicaux affiliés à la centrale syndicale Ugtci (l’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire). C’était au cours de la rencontre qu’il a eue à la bourse du travail de Treichville avec l’Ugtci. Le secrétaire général adjoint de cette centrale syndicale, M Ebagnini Joseph a dépeint le tableau maussade de la situation socio économique actuelle.
Le cri de Cœur des travailleurs
Il a révélé qu’au cours de cette dernière décennie, la Côte d’Ivoire a enregistré la fermeture de 750 entreprises, 80 milles emplois perdus pour une masse salariale annuelle de 137 milliards FCFA. Les entreprises de la filière coton sont en perdition. Les travailleurs de Ash sont à l’agonie. Ils traînent 1,300 milliards d’arriérés de salaire. Le médicament de la rue est désormais prisé par les travailleurs parce que leurs salaires sont précaires. Après l’augmentation du prix du carburant, le prix des denrées alimentaires a augmenté considérablement. Le chômage technique est également devenu un mode de travail. La pression fiscale, la destruction de l’école, les jeunes diplômés sans emploi, le racket, la détérioration des infrastructures de base, font également partie de ce sombre tableau qui est imposé aux travailleurs de Côte d’Ivoire. « La Fesci nous inquiète de plus en plus. Voici des étudiants qui n’ont pas d’employeur mais qui ont un syndicat. On leur a même donné la possibilité d’apprécier les salaires de leurs enseignants (…). M. Anaky, avez-vous l’ambition de gouverner ce pays ? Nous les travailleurs attendons que vous nous rassuriez » a conclu le Sga de l’Ugtci.
La Côte d’Ivoire de 2009 est plus riche que celle de l’ère Houphouët Boigny
Le président du Mfa, a reconnu la justesse des préoccupations des travailleurs de Côte d’Ivoire. « Si la Côte d’Ivoire est debout aujourd’hui, c’est grâce à deux catégories de personnes. Il s’agit des femmes du vivrier qui ont fait et continuent de faire d’énormes sacrifices dans les villages pour approvisionner à moindre coût, les marchés des villes. La deuxième catégorie de personnes, ce sont les travailleurs, qui, avec des salaires insignifiants, ont permis à l’économie ivoirienne de tenir » a-t-il souligné. Au nom de ce sacrifice, M. Anaky Kobena estime que l’Etat doit mieux repartir les ressources générées par les activités économiques de la Côte d’Ivoire. « La Côte d’Ivoire de 2009 est plus riche que celle de l’ère Houphouët Boigny. Parce que La Côte d’Ivoire sous Houphouët Boigny, avec seulement le cacao et le café, a connu un boom économique. Or aujourd’hui, en plus du cacao et du café, on exploite le pétrole et le gaz. Pour le pétrole, il y a deux ans, on nous déclarait un chiffre d’exploitation annuelle de 80 milliards F CFA. Depuis que les bailleurs de fonds ont commencé à y voir clair, on déclare désormais ce chiffre passé à 800 milliards F CFA. Qu’est ce qui prouve que ces 800 milliards F CFA qui sont déclarés, reflètent la vérité ? » A interrogé, l’ex ministre du transport du gouvernement Banny, avant de marteler : « la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui est riche. Tout est une question d’une meilleure répartition des biens. Le pays souffre d’un détournement phénoménal de deniers publics. C’est justement parce qu’il y a des détournements que la France et les bailleurs de fonds ont tout fait pour qu’on soit éligible au Ppte. Ça leur permet de freiner la grande gabegie à travers les restrictions budgétaires qu’ils nous ont imposées. Le budget de souveraineté qui était de 15 milliards F CFA est passé sous Gbagbo à 76 milliards F CFA sans être proposé à l’assemblée nationale. Le budget n’est plus voté par l’assemblée nationale. C’est par ordonnance qu’il est établi. Si demain la Côte d’Ivoire a à sa tête un président et un gouvernement qui travaillent consciencieusement, vous verrez que ces bailleurs de fonds réviseront ces restrictions budgétaires à la baisse ».
Le départ de Gbagbo du pouvoir, comme seule alternative
Pour le ministre Anaky Kobena, la seule alternative pour le redécollage de l’économie ivoirienne reste le départ du président Laurent Gbagbo du pouvoir. C’est conscient de ce fait que son parti a quitté le gouvernement. « Je ne sais pas pourquoi le Rdr, le Pdci et l’Udpci sont encore au gouvernement avec Laurent Gbagbo. Sortez de ce gouvernement pour ne pas être complices de la mauvaise gestion de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, la moitié des décrets ne passe pas en conseil des ministres. Des décrets sont même signés les dimanches au domicile du chef de l’Etat. Les ministres sont très souvent mis devant le fait accompli » a-t-il dénoncé. Pour ce qui est de la candidature unique, il a expliqué que malgré ses démarches, les autres partis membres du Rhdp sont restés sur leur position. Il reste cependant convaincu qu’à l’approche du feu, les uns et les autres reviendront à la raison. « De toutes les façons, il n’est pas question que celui qui a mis le pays dans le gouffre revienne pour tuer les ivoiriens. » a-t-il martelé.
Le chiffre d’affaire de Trafigura doublé en Côte d’Ivoire
Selon le candidat du Mfa, la crise des déchets toxiques va révéler ses secrets dans les jours à venir. Il affirme avoir été un bouc émissaire dans cette affaire. Il a surtout révélé que le produit qui a été déversé à travers Abidjan était une propriété de pétroliers ivoiriens. La Côte d’Ivoire a été avertie par Trafigura du danger qu’elle encourait si jamais elle déversait les déchets sur son territoire. Parce qu’il fallait avoir une structure capable de les traiter. Il s’est même interrogé sur l’origine des dédommagements versés par Trafigura à la Côte d’Ivoire. Pour lui, cet argent est une compensation de l’exploitation du pétrole ivoirien par Trafigura. Car soutient-il, cette compagnie a vu son chiffre d’affaire d’exploitation pétrolière en Côte’ ivoire se multiplier par deux ou par trois.
Les propositions d’Anaky pour le monde du travail
Pour offrir du travail aux ivoiriens, Anaky Kobena propose la création de banques d’investissement. Des partenariats devront être signés avec des investisseurs étrangers pour la création d’un tissu industriel qui va offrir du travail à un grand nombre de chômeurs. Comme deuxième axe stratégique, un accent sera mis sur l’instauration d’une véritable politique agricole. L’autosuffisance en riz sera l’une des priorités de cette politique. Elle offrira du travail à bon nombre de jeunes. Comme troisième réservoir, le candidat Anaky compte relancer le tourisme en Côte d’Ivoire. Parallèlement au travail qui sera offert aux Ivoiriens, une politique de logements à moindre coût sera mise en place. Tout sera fait pour que le Smig passe de 36000 à 100 mille F CFA avec une clause qui instituera une augmentation des salaires en fonction du taux d’inflation annuelle. Contrairement aux 60 milles F CFA proposés actuellement aux travailleurs. Pour ce qui est de la Fesci, M. Anaky a été catégorique : « il faut débarrasser l’école ivoirienne de la Fesci. C’est une plaie qui gangrène dangereusement le système éducatif. ».

 

Aboubakar Sangaré

 
 
 
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